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vendredi 30 septembre 2016

Excursion sur Hiva Oa, Puamau au nord de l'île

Depuis notre arrivée sur l'île, régulièrement nous partons explorer les différents sites du village d'Atuona et de ses environs.
Pour rappel et se situer sur l'île une petite carte pour se repérer via google.


Dans le village d'Atuona où nous mouillons, le village possède un espace qui permet de réunir tous les articles artisanaux. Nous avons profiter du passage de 'l'Aranui 5' pour rencontrer des artisans. Nous avons joué aux touristes et profiter du truck qui les conduit au village. 'L'Aranui' est un cargo mixte qui assure la liaison entre Papeete et les îles Marquises. Il transporte des touristes ainsi que des marchandises qu'il livre sur les îles.
A l'avant et dans les soutes les containers, à l'arrière les cabines pour les passagers, l'espace piscine...
cf www.aranui-croisiere.fr

Il arrive à 3 h du matin environ toutes les 3 semaines. Le quai où il s'amarre est très proche de notre mouillage et sa grosse ancre nous réveille ! Nous semblons tout petit à ses côtés

 Il est très attendu car le chargement comporte des vivres mais aussi le gasoil, l'essence, le gaz et diverses commandes. Un autre bateau de marchandises le "Taporo" fait également le voyage 2 fois par mois pour les livraisons.

La place de l'artisanat dans le village de Atuona : Des artisans des villages voisins viennent exposer leurs oeuvres ; sculptures sur bois, sur roche, tiki, penu (pilon en pierre), tapa (panneaux décoratifs en écorce battue ornés de motifs), bijoux en os, etc...
 Sur la place il y a des fare ouverts, bâtiments construits en bois.
Un fare traditionnel est construit à base de matériaux issus directement de l'île ; des pierres volcaniques, du corail comme pavés pour le sol ou de la terre, du sable et des herbes. Pour les murs on utilise des cordes de pu rau, (hibiscus tiliaceus) de bourre de coco (écorce entourant la noix) pour attacher les cloisons et le toit. Les murs peuvent aussi être faits de cannes de bambou fendues martelées et tressées pour les cloisons les plus opaques. Pour le toit et la charpente on utilise du bois massif tels que le pu rau, le pandanus ou les arbres fruitiers. La charpente est haute et pentue pour résister au vent et à la pluie. Le toit est recouvert de feuilles de pandanus séchées (photo ci dessous)
Entre nous le pandanus sur les fare de la place sont en plastique (et oui ça perd de son charme !) car sinon ils demandent à être changés fréquemment.


Sur la place et sous les fare on peut voir des Tiki. Ce sont des sculptures en bois ou pierre. Ils ont des présentations anthropomorphes comme pour les tatouages. Ils représentent un homme, une divinité. Ils se dressent sur les marae (sanctuaire) en pleine nature, servent à borner un terrain, ou encore signalent un tabu (interdit) Ils invoquent la fertilité à tout niveau. Les bras sont repliés et ramenés vers l'avant et les mains posées sur le ventre. Les jambes sont fléchies et la tête est disproportionnée. Elle représente la puissance, avec de gros yeux (le savoir) et la bouche est expressive. Les attributs sexuels sont représentés. Il y a plus de tiki masculin que féminin. Les tiki symbolisent l'ancêtre mi-humain mi-dieu. Un tiki placé à l'extérieur d'une maison est destiné à protéger les habitants.
Sur la place de l'artisanat on peut voir des représentations de tiki



                           

 Tiki 'La mère et l'enfant'
Sanglier ; il y en a beaucoup sur l'île (qui courent !) divinité ?


Après cette première approche, nous sommes allés à Puamau dans le nord de l'île (2 h de piste en 4x4) où il y a le plus grand tiki de Polynésie sur le site archéologique de Me'ae Iipona situé au pied du mont Toéa.
 La route est étroite, sinueuse et parfois difficilement carrossable

 Le mont Toea


Le Me'ae est une terrasse, un lieu sacré. L'implantation de ce site semblait idéal, le piton offrait des possibilités de repli et de surveillance, des grottes servaient de lieux funéraires, et à proximité ils pouvaient accéder au torrent Ahanu comme point d'eau. Le site est très bien entretenu depuis 1991 où s'est déroulé le festival des arts des Marquises. Il y a 2 terrasses sur un espace de 5000m2.
Le premier tiki ou ti'i en bas des terrasses est Maki i Taua Pepe. Il est couché juché sur un piédestal orné de pétroglyphes. (dessin symbolique gravé sur une pierre) Cette statue massive représente une femme donnant naissance à son enfant. Cette sculpture est la plus étrange des Marquises et de la Polynésie car cette représentation de tiki est rare et même unique.



Derrière lui se trouve un tiki Te Ha'a Tou Mahi a Naiki  ou Manuiotia en tuf gris, avec une petite tête mais ce n'est pas le plus grand.

Le plus grand sur le paepae Pahivai (terrasse du fond) mesure 2,67 mètres et se nomme Tikaii. Il est en pierre volcanique rouge. Il est resté debout malgré les guerres, l'oubli et l'envahissement de la végétation.

Un peu en retrait de lui se trouve un autre tiki assis représentant sa femme, Fau Poe.






En contrebas  à gauche un tiki sans tête (décapitée pendant la 2ème guerre mondiale, elle se trouve dans un musée à Berlin) serait l'effigie d'un guerrier.


Les tikis représentent des ancêtres maohis. Une légende raconte qu'au 17ème siècle, la famille Naiki entra en guerre avec des voisins de la vallée de l'ouest. Les Naiki capturèrent le chef de cette tribu. Mais pour se venger les voisins s'allièrent et combattirent les Naiki. Vaincus ils furent chassés vers Atuona, Nuku Hiva, Ua pou et Ua Huka. (îles du nord des Marquises) Les vainqueurs s'emparèrent de la résidence de la famille Naiki et érigèrent des tikis représentants les chefs vainqueurs.
 Aperçu des différentes terrasse vues du fond


Sur le paepae Mataeiha à l'entrée du me'ae se trouvaient la maison et les éléments de la vie cérémonielle.
La végétation y est dense et riche. De grands arbres ombragent ce site exceptionnel reposant par sa beauté naturelle.
Merci à Alice de nous avoir conter les informations du site, complétées par google sans qui nous n'aurions pas pu vous rapporter toute l'histoire des divinités Tiki !







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