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jeudi 5 mai 2016

Trinidad la ville où tout semble s'être arrêté...

Cuba c'est aussi les cigares ! 

Nous fermons le bateau pour quelques jours. Nous partons en casa particular avec Pascal, Magali et Martine pour une escapade sur Trinidad. Nous partagerons une journée et demi avec nos voyageurs qui repartiront sur la Havane le 6 avril. Quant à nous nous, resterons encore 2 jours pour visiter cette merveilleuse ville qui nous a laissé des images plein la tête... Petits et grands ont apprécié la douceur de cette ville où tout semble s'être arrêté...

Inscrite au patrimoine de l'Humanité par l'UNESCO, Trinidad a connu des moments de gloire puis s'est éteinte et s'est faite oublié, ce qui l'a sauvée... En effet, aux XVIIe et XVIIIè siècle elle fait face à la piraterie et s'enrichit grâce au commerce peu glorieux de la contrebande. Puis l'exploitation des esclaves dans les sucreries avoisinantes permet à la ville de se doter de superbes palais appartenant à de grandes familles. La ville devient le 4ème pôle commercial de l'île. Le déclin de la ville est du à l'affaiblissement des ressources minières et agricoles et à la montée des revendications des esclaves. Trinidad est délaissée et oubliée. Grâce à la voie ferrée en 1919 et la construction des routes, la ville sort de son isolement.

Trinidad ; ce sont les maisons coloniales vieilles de 2 ou 3 siècles qui ont gardé toute leur splendeur, des dentelles, des broderies et de l'argenterie sur des tables de bois d'essence rare... On note les traces des fastueuses années de gloire : lustres en cristal de Baccarat, Bohème ou de Bristol (les 3 B de la verrerie au XIXè S) marbre de Carrare, porcelaines fines de Limoges, de Mayence, statut en biscuit... Tout venait d'Europe ou d'Amérique pour le plaisir des plus grands fortunés.
Bien sur dans les rues pavées d'époque, on peut voir les belles américaines ou les charettes tirées par les chevaux, les cavaliers coiffés de chapeaux à la mexicaine, tout cela dans une ambiance musicale... Le soir les tavernes chantent, les danseurs s'adonnent à la salsa et les cocktails Daïkiri, Pina Colada, Canchanchara ou l'éternel Mojito chauffent les esprits... Ils n'ont plus de secret pour nous ! C'est tout cela Tinidad, c'est ce que nous avons vécu et c'est ce que je vais essayer de vous montrer en image...

C'est à pied qu'il faut visiter Trinidad à partir de la plaza Mayor. On se laisse promener dans les rues alentour. Tout le quartier est piétonnier. Proche du quartier piéton plutôt touristique, on voit l'animation de la journée, le traffic des voitures et des marchands ambulants. A la périphérie de la ville, les quartiers plutôt année 70 avec les HLM de l'époque soviétique.

 Il ne manque plus que la faucille et le marteau...
 Les voies de chemin de fer sont impraticables, les rues sont en mauvais état aux abords de la ville
 Le cheval, le vélo à la rigueur la moto sont les moyens de transport les plus courants près de la ville

 Les marchands ambulants de toute sorte ici de glaces ou de patisseries dans la rue
A Cuba on sent le système D à tout va, tout le monde s'entraide,
 Qu'est ce qu'il y a aujourd'hui dans les magasins ?

 



Un peu de légumes, des pommes de terre...




 
Petite échoppe donnant sur la rue






On ne se lasse pas de regarder les belles américaines, quelques spécimens...
Il y a aussi les tracteurs qui ne laissent pas les garçons indifférents... une petite pensée à mes oncles qui en font la collection....

 

On ne renie pas ses origines !



Plus ancien, les charettes...

 

 

 Les cavaliers, et le bruit des sabots sur le pavé



Côté touristique les belles américaines rencontrées


Plus ou moins entretenues... mais avec leur charme











J'adore les emblèmes qui ornent les capots de voiture, il y a des aigles, des cygnes, des dauphins, des anges, des félins.... tous signent la marque d'une voiture
Malheureusement je n'ai pas eu le temps de me pencher à savoir quel emblème pour quelle marque.... Peut être que certains se trouveront une nouvelle passion...?
Maintenant au centre historique : la plaza Mayor où tous les superbes hôtelsparticuliers se concentrent. C'est un point de passage obligé. Quelques palmiers royaux se dressent dans le ciel sur le square où l'on peut s'asseoir sur de petits bancs immaculés. Des statues en forme de vases ornent le pourtour de la place.









L'iglesia de la Santisima Trinidad ; église construite à la fin du XIXè siècle style néobaroque. Elle n'a jamais été terminée suite à une crise sucrière.

Vue de l'intérieur 
Museo romantico qui permet de voir l'intérieur d'une belle demeure et le faste de la vie de l'époque


Le restaurant sous la casa de la musica où l'on peut écouter de la musique et boire un verre

Museo de Arquitectura colonial


Pour encore mieux apprécier la vue de la place, nous sommes allés visiter le Palacio Cantero (Museo historico municipal) Nous sommes montés au sommet du mirador grâce à l'étroit escalier de bois très pentu delà on peut admirer également les rues de Trinidad et la sierra de l'Escambray. 

 Le petit escalier pentu pour y accéder


Juste en dessous les ruelles où les brodeuses vendent leur nappes et chemins de table

L'intérieur du bâtiment recèle des trésors. On peut y admirer des meubles, des objets de décoration, des lustres américains. Le patio est très agréable, les murs sont couverts de peinture, les coursives sont en marbre


Biscuit d'époque

On s'amuse à regarder les petits lézards qui courent se mettre au frais la queue toute recourbée





Pour bien admirer le paysage alentour nous avons également visiter le Museo de la Lucha contra los Bandidos au coucher du soleil pour une superbe luminosité










  Au coucher du solil la luminosité sur les façades est magnifique
 





Beaucoup d'artistes présentent leurs oeuvres dans les rues piétonnes... Plus ou moins vraies...


Nous avons visité el Galeria de Arte dans une grande maison coloniale. Il s'agit de l'école de peinture de Trinidad connue à travers Cuba et même au-delà des frontières avec des artites comme Benito Ortiz (mort en 1978) Tout est à vendre
Les peintures murales d'époque sont de toute splendeur


Les garçons restent un moment devant cette gravure animale... giracheval ?




Tout est à vendre et nous nous sommes laissés tenter par une toile d'un artiste contemporain
Les enfants avec Ariel Broche Hidalgo... qui emballe lui même son oeuvre
Une autre forme artistique...
Dans les rues piétonnes les portes sont ouvertes et l'on peut admirer les petits salons d'apparat

Toute cette verrerie d'époque fait partie du Paladar museo Quince Catorce 1514 date de fondation de la belle demeure, une des plus vieilles de Trinidad où l'on peut dîner dans un décor de vaisselles anciennes (nous n'avons pas osé avec les enfants...)





Nappes, broderies et chapeaux sont à l'honneur également





Si on s'écarte du centre historique les quartiers sont moins rutilants...


Vue sur la ville et l'hôtel Ancon au loin où se trouve la marina Cassilda et Maui !
Quelques rues de Trinidad ici le théâtre
Les maisons colorées


Les cubains aiment les oiseaux en cage


Une salle de classe, des étudiantes et un dortoir où les petits font la sieste



A Trinidad nous sommes arrivés au moment de la fumigation, les militaires vaporisent un insecticide dans les maisons pour lutter contre les moustiques et Zika


Il y a même une infirmière dans les rues, le look est un peu différent de la française, qui elle ne porte pas de bas à résille noir et de petite toque sur la tête...

Nous n'avons pas résisté à prendre une photo du haut de ce grand escalier

 Après une première journée bien remplie nous rentrons prendre notre repas à la casa particular El Talisman qui se trouve non loin du centre. Nous avons le premier étage avec une terrasse entre les 2 chambres et une terrasse au dessus de nos chambres.
Les repas et petits déjeuners sont excellents, l'accueil chaleureux
Nous n'avons pas dîné trop tard car nous avions décidé de laisser les enfants devant la TV et nous les grands aller prendre un petit verre en écoutant la musica cubaine...
 1ère taverne La Casa de la Musica mais le Mojito est servi dans des verres en plastique et pas fameux ! de plus avec le vent ce n'était pas pratique donc nous avons changé de lieux !
Nous nous sommes retrouvés à la Nueva Era,  rue Simon Bolivar un restaurant (Paladar) dans une belle demeure ainsi qu'une cours intérieure où il y a un petit groupe de musiciens

 




 Nous avons goûter aux cocktails cubains, la Canchanchara à base d'eau de vie du pays (Aguardiente), du citron vert, du miel et une plante secrète qui donne un goût particulier à ce cocktail amer et sucré. Elle est servie dans des petits pots en terre avec de la glace pilée
 Le Mojito, citron vert, limonade ou eau gazeuse sucrée, rhum, menthe et glace,
 le Daïkiri, eau gazeuse sucre, pamplemousse, rhum, glace
 et aussi la Pina Colada.... dans une ambiance festive....
Il était temps de rentrer...


Après une bonne nuit de sommeil un bon petit déjeuner copieux nous attendait avant de repartir en visite
Nous avons sillonné la ville et retrouvé quelques lieux vécus la nuit précédente

 Dans la montée de l'escalier qui va au restaurant nous avons vu une peau de croco... nous c'était plutôt risque de peau de renard.... mais nous avons su nous arrêter avant !
  Ici c'est la casa de la cerveza autrement dit la maison de la bière... une demeure dont il ne reste que la devanture...



 Nous avons déjeuné à la Plaza Mayor où nous avons pu écouter ces musiciens



 On peut vous recommander aussi le café Don Pépé pour y déguster un délicieux expresso ou tout autre spécialité à base de café
 Dans les rues toujours de la musique...



 Enfin pour écouter de la musique également la Casa de la Trova
 en dégustant un mojito bien sûr...
Alice se fond dans l'ambiance...


 Notre 3ème nuit en casa particular à l'Hostal Buena Vista. Très accueillant également mais nous avons quand même préféré El Talisman,les repas y étaient meilleurs... et les nuits plus calmes ! la 3ème nuit nous avons eu une coupure de courant à 20h 30 pendant une heure et les animaux de la ferme notamment les coqs qui ont chanté toute la nuit sans compter les chiens aboyants !


 Avant de repartir retrouver Maui nous sommes allés jusqu'à la place des 3 croix, on se croirait vraiment dans un western spaghetti comme si les cabelleros allaient surgir et dévaliser la diligence !



Pour terminer cette visite une petite vidéo sur la fabrication des cigares que nos enfants n'ont pas fumé vous vous en doutez bien !




Réputé à Cuba le cigare est comme le bon vin il a besoin d'un terroir, un climat, un cépage. Une alchimie délicate fragile imprévisible et non mécanisable. Habano est son nom commercial à l'étranger, son vrai nom est tabaco ou puro.
Il y a 28 marques différentes, Montecristo, Romeo y Julieta, Cohiba, Partagas ou encore Hoyos de Monterrey....
Savez vous d'où viennent les marques Montecristo et Romeo y Julieta ?* (question quizz ! réponse en bas du blog !)
La marque de Fidel Castro est Cohiba
Confectionner un cigare est un art, 135 opérations méticuleuses sont nécessaires avant de pouvoir fumer un bon barreau de chaise
Chaque marque possède des vitoles (gabarits) de tailles différentes qu'on appelledes modules.
Le secret de la fabrication vient de la fermentation de belles feuilles non endommagées (trop de pluie,  soleil, champignons, limaces...) Dès la ceuillette on trie les feuilles seco (feuilles qui apportent l'arome) le ligero (donne la force) et le volado (qui assure la combustion) Puis c'est l'écotage, on ôte la veine centrale, on mouille les feuilles et une nouvelle fermentation a lieu.
Puis vient le séchage sur des claies et enfin les feuilles vieillissent.
L'étape de la fabrication d'un cigare est tout aussi minutieuse.
3 parties dans le cigare : la tripe (intérieur) pas trop serrée enveloppée par la sous-cape (capote) elle même entourée par la cape (capa)
Le torcedor place alors le cigare dans un moule en bois en formant une poupée aux dimensions requises

Lorsqu'il est bien formé le torcedor place la cape qui doit être bien tendue et sans plis. A l'issue de ces opérations un contrôleur vérifie la qualité des finitions. Chaque cigare est classé selon sa gamme chromatique afin de constituer des boîtes cohérentes. Avant d'être emballés les cigares sont conservés dans un local fort en humidité afin que les parfums dans les cigares se mélangent. Enfin ils sont bagués puis emballés avant de partir en fumée...

Avis aux amateurs !
Nous continuerons notre voyage en remontant vers l'ouest à Cienfuegos





















* Réponse :
Dans les fabriques de cigares, des lectrices professionnelles lisent à haute voix des romans pour occuper l'esprit des rouleurs de cigares (torcedores) Depuis longtemps, l'histoire de Roméo et Juliette ainsi que celle du comte de Monte-Cristo comptent parmi les favoris ! voilà pourquoi les cigares les plus célèbres au monde s'appellent ainsi !


1 commentaire:

  1. Sur plusieurs photos, on voit les vieilles guimbardes typiquement cubaines. Ce patrimoine a une réelle valeur, et va attirer les collectionneurs. Espérons que le pouvoir interdira leur exportation, ou alors évitera que leurs proprios se fassent plumer comme le furent nos grands-mères qui se virent délester de leurs armoires à fiches par des brocs malhonnêtes qui les échangèrent contre des meubles en contreplaqué.

    Merci pour la qualité de vos reportages !

    http://misentrop2.canalblog.com/

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