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samedi 25 juin 2016

Grande Etape du projet : Panama, le passage du canal

Enfin une grande étape de notre voyage ! 
Le passage du canal de Panama… Rêvé, imaginé, appréhendé ! L'entrée dans le Pacifique
Nous arrivons dans l'embouchure du canal Lundi 6 juin 2016 sous une pluie orageuse en provenance de Puerto Lindon


 Nous sommes entourés de monstres de toutes dimensions. Souvenirs de Gibraltar, Las Palmas des ports où le trafic est important également.... nous commençons à être habitués ! et ils nous font un peu moins peur....
Nous mouillerons devant le yacht club de Colon, ce n'est pas le plus bel endroit rêvé... Mais nécessaire pour attendre notre autorisation de passage et préparer le bateau

 Notre agent Suzanne nous organise la logistique pour le passage avec un grand professionnalisme ! Nous récupérons des amarres et des pneus pour protéger le bateau. Elle préconise de protéger également les panneaux solaires.





 Vue sur l'entrée du canal au loin

Une des ingénieries de construction jamais égalée : Le canal de Panama est un canal maritime qui traverse l’isthme de Panama en Amérique du Sud reliant l’océan Atlantique à l’océan Pacifique avec un impact économique sans pareil au niveau du commerce maritime. 
Point stratégique de la planète, il évite grâce à cette voie d’emprunter la route par le Cap Horn et le passage de Drake. 

Le concept d’un canal remonte au début du XVIè siècle  mais la 1ère tentative de construction débuta en 1880 sous l’impulsion française (et oui !) de Ferdinand de Lesseps grâce à une collecte de fonds géante à la Bourse de Paris. Mais la difficulté de l’œuvre n’avait pas été imaginée. Les maladies comme le paludisme, la fièvre jaune et les glissements de terrain ont entraîné la mort de milliers d’ouvriers estimée à 25 000. Il y a d'ailleurs beaucoup de cimetières dans les environs de Panama City.
Ce sont les Etats Unis sous la direction de G.W Goethals, qui ont repris l’entreprise des travaux en 1882 et qui permirent l’ouverture du canal en 1914. 
Imaginez que depuis 1914 l’installation et les matériaux de construction sont à l’identique, même si ils nécessitent sans aucun doute une grande maintenance. Rien n’a bougé et tout est toujours fonctionnel ! 
De même que le canal n’a jamais fermé (hormis 2 fois dont 1 pendant la guerre)
Chaque année, il est emprunté par plus de 14 000 navires transportant plus de 203 millions de tonnes de cargaison ! Environ 40 bateaux par jour. Les cargos surnommés « Panamax » passent  à la dimension du canal mais aujourd’hui la dimension de certains bateaux dépasse cette largeur . Ils sont surnommés « Post Panamax ». C’est pourquoi en 2007, les autorités de Panama ont lancé des travaux pour doubler le premier canal permettant ainsi à des bateaux de plus gros tonnages  transportant jusqu’à 12 000 conteneurs (soit le double de la charge actuelle autorisée sur le canal) à emprunter une nouvelle voie de 77 km sur une dénivellation de 26 mètres au dessus de la mer.
Dans l'histoire du canal il faut noter qu'en 1964 des émeutes ont éclaté car certains panaméens veulaient récupérer la souveraineté du canal. Le canal restera jusqu'en 1999 sous l'emprise des Etats Unis. Il a été rétrocédé le 1er janvier 2000. Le Général Panaméen Omar Torrijos, chef de l'Etat depuis 1969 trouve un accord avec le Président américain Jimmy Carter. Ensemble, ils signent le traité Torrijos-Carter.
Il faut savoir que la traversée du canal rapporte beaucoup d'argent. Les droits de passage sont décidés par les autorités, basés sur le type de navire, sa taille et le type de sa cargaison. (par exemple le canal a rapporté en 2006 1,4 millard de dollars !)

La durée de notre passage Sud Nord (atlantique vers pacifique) durera 10 h.
A 12 h, Jeudi 9 juin nous récupérons notre équipage de 3 personnes (handliners) qui nous aideront à passer le canal pour tenir les amarres. Il y a Lucia, Alberto et Richard. 

Nous faisons connaissance autour d’un repas (Poulet basquaise, riz et ratatouille, gâteaux au chocolat et au citron cuisinés par le « coq » Christelle) Nos panaméens ont bien apprécié la cuisine française et le pain maison !
A 15 h rendez vous au flat F pour embarquer notre pilote Guillermo qui guidera le capitaine Patrick dans ses manœuvres en direct VHF avec la logistique du canal. Il y a un peu d’appréhension !

Chaque Cargo doit être guidé par un pilote, on voit ici le remorqueur qui amène un pilote qui va aider le pétrolier pour le passage. Ils ont descendu l'échelle de pont.

 Guillermo nous donne le feu vert (tout cela en anglais bien sur !) Nous devons suivre le cargo chinois immatriculé à Hong Kong « Thorco Liva" qui se présente ici. Nous devons nous mettre derrière et nous passerons les écluses avec lui...





 Nous nous engageons derrière "Thorco Liva" et c'est parti !



Nous croisons d'autres bateaux sortant du canal et nous nous écartons un peu de ces monstres

 Nos équipiers nous mitraillent...

Passage devant le futur pont en construction le 'Pont de  l'atlantique' qui devrait désengorger le bac.
Plusieurs ponts permettent de franchir le canal, le pont Centenaire (Réalisé en 2004 pour les 100 ans du canal) au niveau de la coupe Gaillard et le pont des Amériques (1962). Avant la construction de ces ponts le trafic routier empruntait un ferry à ces endroits. Alors que le futur pont de l’Atlantique est en construction un bac ferry existe toujours, en attendant le bouchon est conséquent.




Le passage du canal consiste en 2 lacs artificiels, (Lac Gatun et lac Miraflores) plusieurs canaux naturels et artificiels et 3 ensembles d’écluses. Un lac artificiel supplémentaire, le lac Alajuela, sert de réservoir.
Les écluses de Gatun comportent 3 étapes sur une longueur de 1,9 km et élèvent les bateaux au niveau du lac de Gatun.
Les écluses de Gatun comportent 3 étapes et élèvent les bateaux au niveau du lac de Gatun. Elles ont une largeur de 33,53 m et la profondeur est de 12 m environ. Les nouvelles écluses auront une profondeur d’environ 18 m.
Toutes les écluses du canal vont par paires : 2 séries parallèles se trouvent sur les 3 sites permettant le passage simultané dans les 2 directions mais en réalité elles ne sont utilisées que dans un même sens. Chaque chambre est remplie avec 101 000 m cube d’eau qui rentre par gravité grâce à un réseau de conduits sous terrain. Les navires sont tractés par des « mules » petites locomotives sur des rails, situés sur les murs des écluses. Les petits bateaux comme nous, sont amarrés par des amarres tenues à la main.


Dès l’entrée dans l’écluse les éclusiers lancent des bouts avec une boule marine tressée qui sera reliée par un nœud de chaise à l’amarre. L’éclusier va conduire l’amarre jusqu’au quai et la fixer. Puis nous attendons que l’eau monte pour se trouver au même niveau que l’écluse suivante.

Le cargo se positionne devant l'entrée de l'écluse, nous avons encore le temps de faire quelques photos avant de le suivre







Le jeu consiste à attraper la boule sans se la prendre dans la tête









 L'eau monte et forme de gros tourbillons
Pendant la montée ou la descente des eaux, on lâche ou retient les amarres selon la hauteur d'eau dans l'écluse.


Mission accomplie ! grâce à qui ?

Après le passage des 3 premières écluses nous arrivons dans le lac Gatun où nous passons la nuit. Il est 18 h 30 et la journée a été fort éprouvante et bien pluvieuse. Un dîner avec Lucia, Alberto et Richard, une douche et nous nous couchons pour un lever à 06 h 30. 
 18 h 30 Prise de bouée sur le lac pour la nuit.
 Petit déjeuner avant la 2ème journée

Le lac Gatun est alimenté en eau grâce à la rivière Chagres (Rio Chagres) Un cours d’eau naturel retenu par un barrage. Le lac est un réservoir permettant le fonctionnement pendant la saison sèche. La vallée d’origine a été inondée. Plusieurs petites îles sont situées sur le lac.
Le 2ème jour nous changerons de pilote. Il arrivera entre 07 h 30 et 08 h pour continuer le passage des 3 prochaines écluses de Miraflores.
Le parcours entre le lac et les prochaines écluses est de 24,2 km nous arriverons vers 13 h pour le déjeuner
 Nos 3 équipiers toujours prêts fans de photos et Franscisco le nouveau pilote
 Le passage étroit de la coupe Gaillard et le pont Centenaire






Passage du mât sans soucis


Nous naviguons sur la rivière et passons au niveau de la coupe Gaillard un endroit stratégique du canal qui a donné beaucoup de mal aux ouvriers lors de la construction car le passage est plus étroit et escarpé. Il s’est produit ici de nombreux glissements de terrain et la colline a été renforcée par des barres de fer. C’est un lieu assez étroit qui ne permet pas aux navires de se croiser.


Après le passage du pont Centenaire, dernière étape avant le passage des 3 dernières écluses, nous mouillons en attendant le « Panamax » qui nous suivra, c’est un cargo transportant des voitures. 


 Une flèche jaune et verte nous indique l'entrée de l'écluse
 Les mules sont prêtes pour conduire les "panamax" comme celui qui nous suit


 Les remorqueurs poussent le navire pour le mettre dans le chenal
Ca y est il est là ! et de plus en plus près...




La première écluse se nomme Pedro Miguel elle fait 1,4 km de long, première étape de dénivelée mesurant 9,5 m.
 A nouveau on s'amarre
Avec les commentaires de Maxence !




 Deuxième écluse Miraflores
 Nous sommes la vedette des visiteurs du canal ! et nous profitons pour faire coucou devant la web cam du canal pour nos supporters français préférés ! qui nous l'ont bien rendu, merci !
 Et voici la web cam de là où vous avez pu nous voir en haut du pylone, sans le rapace cela aurait été mieux !
 Merci à ceux qui nous ont transmis ces photos Magali, Alain, Laure...



                                                                 En tout petit Maui

Comme l'a suggéré Alain, rapace Maui, espèce pacifique !

 Les stars du moment


Après avoir fait l’ascension vers le lac Gatun nous redescendons vers le Pacifique. Ensuite nous arrivons sur le lac artificiel de Miraflores où nous nous trouvons à 16,5 m au-dessus de la mer.  Le système d’écluses de Miraflores fait 1,7 km de long
Les éclusiers au repos












Dernière écluse avant le pacifique

Enfin la sortie du canal 
Passage devant l'installation sortie des nouvelles écluses parallèles au canal que l'on vient de traverser 


 Port de Balboa avec ses immenses grues

 Enfin passage sous le pont des Amériques
 Nous mouillerons à Balboa Yacht Club. C’est là que nous quitterons nos équipiers, bye bye !
Nous avons franchi le canal sans encombre, une expérience merveilleuse et inoubliable. Il nous reste maintenant à découvrir la superbe ville de Panama City qui nous intrigue déjà avec ses immenses buildings

 

Merci à nos photographes pendant la traversée (Equipiers, Maxence, Gauthier, Alice)


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